Sur l'apparition des os
dans
le corps
Texte
Gabriel Plante
Mise en scène
Félix-Antoine Boutin
Interprétation
Amélie Dallaire + Gabriel-Antoine Roy
Assistance à la mise en scène
Audrey Belzile
Scénographie
Odile Gamache
Lumière
Julie Basse
Musique
Christophe Lamarche-Ledoux
Le premier spectacle de ce cycle sera Sur l’apparition des os dans le corps de Gabriel Plante dans une mise en scène par Félix-Antoine Boutin. Ce spectacle interroge la construction de notre identité personnelle puis collective à travers le temps. Cette recherche sur l’identité se fera par l’étude de fragments de cultures parvenus jusqu’à nous sous la forme d’artefacts. Ces artefacts nous serons accessibles grâce à un partenariat avec le Musée des Beaux-Arts du Canada et le réseau des musées de la capitale fédérale.
Il y a un lien entre les traumas et les artéfacts: souvent abandonnés, fracturés, ils sont des traces inébranlables de la violence du temps qui passe. Les traumas que nous portons en nous, les fractures, cicatrices, et blessures intimes sont autant de marques du temps que sont les années dans un livre d’Histoire. Le texte travaille ce parallèle via le personnage d’une femme qui cherche par tous les moyens de ressentir les effets d’une fracture, d’une électrification ou d’une crise de cœur. Au final, rien ne la blesse et c’est ce qui la ronge. L’insensibilité qu’elle partage avec la ligne du temps, puisque le temps avance insensiblement, amènera le personnage à traverser les époques de manière brutale. Elle sera catapultée de l’Égypte ancienne à l’explosion cambrienne en passant par la ville de Montréal contemporaine au travers de nombreux traumatismes qu’elle ne ressent pas. Pour incarner formellement la faille de cette femme, nous déconstruirons une forme simple, qui tranche avec le texte de la pièce : le stand-up comique. Les éléments de cette forme seront décomposés, pour devenir les vecteurs d’une fiction millénaire. Comment un verre d’eau posé sur un tabouret peut-il devenir un lac qui serait le berceau de l’humanité ? Comment les morceaux désassemblés de ce même tabouret peuvent-ils devenir les os sédimentés d’une humanité fossilisée? Comme dans les galas d’humour, un télésouffleur sera installé dans la salle, dictant à la femme devant son micro toute les tragédies du monde, comme la métaphore d’un destin millénaire à suivre coûte que coûte. Ce dispositif permet un décalage entre le texte poétique et sa manière de l’interpréter. Il rend le discours direct et léger, tout en s’appuyant sur une mécanique qui accentue les codes du spectacle et de la représentation.
La phase de recherche de ce projet est soutenue par la résidence du CALQ en Ontario que Gabriel Plante a obtenue à titre personnel. Ainsi, l’auteur partira à l’été 2021 à Ottawa et sera reçu par le Musée des Beaux-Arts du Canada pour profiter d’une proximité avec des artéfacts afin de continuer à écrire le texte. L’équipe de création de Création dans la chambre ira rejoindre Gabriel à l’été 2021 pour mener des ateliers de développement de texte avec des interprètes franco-canadiens via un partenariat avec le théâtre du Trillium.
Crédit photo: Maxim Paré-Fortin